En 20 ans, l'agglomération de Montluçon est passée de 50 médecins généralistes à environ 30.
La profession s'est féminisée et l'exercice à temps partiel est devenu plus fréquent, accentuant le déficit ressenti.
Les zones périurbaines et rurales sont encore plus touchées avec l’apparition de zones blanches comme à Hérisson.
Ce déficit ne concerne pas uniquement la spécialité de médecine générale mais aussi de nombreuses spécialités d'organes (ORL, Dermatologie, Rhumatologie, Gastro-entérologie...).
Les dentistes, les masseurs-kinésithérapeutes, les orthophonistes sont eux aussi atteints par une démographie défavorable.
A contrario, le vieillissement de la population a augmenté les besoins, accentuant le déséquilibre observé par la population.
La création de MSP à Désertines, Estivareilles, Huriel et Saint-Victor, les projets sur Cosne d'Allier et Lavault-Sainte-Anne font partie des solutions pour inverser cette
tendance et recréer des conditions favorables pour rendre attractif notre territoire. L'ouverture du centre de santé à Bien-Assis apporte avec un statut différent pour les
professionnels de santé un autre cadre qui peut lui aussi attirer. Ces offres par leur complémentarité doivent recréer un dynamisme positif.
La CPTS se donne pour mission de recenser l'offre médicale sur le territoire et d'envisager les perspectives d’évolution à court et moyen termes.
Par ailleurs, elle recueille les données concernant les patients sans médecin traitant, en lien avec les autorités compétentes (CPAM...).
Par la suite, un diagnostic actualisé sera régulièrement établi et diffusé de façon ciblée aux différents acteurs impliqués sur le territoire.
L'un des axes de réflexion sera l'optimisation des prises en charge par le médecin traitant. Pour cela, une communication efficace semble un élément clé :
d'une part, il persiste des difficultés d'utilisation de la messagerie sécurisée ms-santé qu'il est urgent de résoudre. La solution envisagée est une utilisation généralisée de Monsisra avec une formation à son usage permettant une communication sécurisée.
Par ailleurs, cela permettra l'accès à un annuaire local des différents professionnels de santé du territoire.
D'autre part, la raréfaction des spécialistes d'organes entraîne des délais importants dans les rendez-vous pour les patients avec des risques de retard dans les prises en charge. Les réunions préparatoires ont révélé des difficultés importantes pour joindre les spécialistes, ainsi que l'absence de créneaux d'urgences réservés pour les
médecins. L'utilisation de la messagerie sécurisée et la mise en place d'une procédure de demande d'avis préalable par mail permettra des prescriptions anticipées à la demande du spécialiste sollicité. Il en résultera une diminution du nombre de consultations.